Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 décembre 2007 6 01 /12 /décembre /2007 15:34

Enrique Serna est né à Mexico en 1959 et a déjà publié en France Amours d'occasion, un recueil de nouvelles explorant les thèmes du désir, de la frustation, de l'accomplissement de soi...
Thèmes omniprésents dans La Peur des bêtes, à travers le prisme cette fois d'une enquête policière.


Serna.jpgEvaristo Reyes, ex-journaliste idéaliste et désormais  employé à la police judiciaire de Mexico, est un homme usé, qui a perdu ses rêves de jeunesse en même temps que l'estime de soi. S'il n'a pas de sang sur les mains comme son supérieur, le commissaire Maytorena, archétype du flic violent et corrompu jusqu'à la moëlle, il n'est pas moins complice de ses combines et s'enfonce dans la pourriture et le remord. 

Chargé d'enquêter sur un écrivain contestataire, il est bientôt suspecté de sa mort, étant le dernier à l'avoir vu vivant. Pour débusquer le véritable assassin, Evaristo fréquente les milieux littéraires et intellectuels de la ville, où se nichent aussi bien les rancunes et les jalousies tenaces que les manoeuvres les plus abjectes et les plus sournoises. Quand l'infamie prend le masque de la vertu... 
Au fil de son enquête, il se libère de l'emprise de Maytorena et retrouve peu à peu sa fierté et son honneur.


Si La Peur des bêtes dresse un tableau féroce d'une société mexicaine fataliste et complexée, gangrénée par la corruption qui s'étend peu à peu tel un cancer généralisé, Enrique Serna fait aussi un éloge chaleureux - mais sans naiveté - de sa patrie quand il souligne les difficultés que traverse son peuple et les soubresauts, souvent sanglants, de la démocratie et du progrès.

Une belle découverte et un auteur à suivre.


La peur des bêtes
/ Enrique Serna (trad. de l'espagnol (Mexique) par François Gaudry. Phébus, Rayon noir, 2006 ; rééd. Points roman noir, 2007)

Partager cet article
Repost0

commentaires

M
<br /> Serna fit tant mouche que d'aucuns s'etant reconnus il a ete l'objet d'un contrat. Diminue physiquement seulement il vit donc aujourdhui a barcelone. Ouf! Il peut encore nous captiver<br /> <br /> <br />
Répondre
J
<br /> <br /> Je l'ignorais, et ça donne une autre perspective au roman, en un sens.<br /> <br /> <br /> <br />
A
Je viens d’achever « La peur des Bêtes » ( merci Jean-Jean ! ) et le moins que je puisse dire est qu’il y a longtemps que je n’avais pas été autant « soufflé » par un bouquin, qu’il soit issu de littérature noire, blanche, rouge ou plus si affinités ! Ce Moôôonsieur Serna possède une plume semblable à un fleuret certes tranchant mais qui ferait autant de dégâts qu’une kalachnikov… Dés le début de son récit ( aux multiples influences qu’il reconnaît sciemment ) au juste ton linéaire et compact, sans fioritures, on est embarqué au cœur des affres cyclothymiques de son prodigue héros Evaristo ( car il s’agit bien d’un héros ! ) traversant un purgatoire puant et corrompu ayant pour décor l’état Mexicain, son intelligentsia oligarchique , son pouvoir exécutif terroriste, sa narco-monarchie toute puissante… Mais c’est, comme l’a dit Jean-Jean dans sa chronique, sans fatalisme tant on ressent l’amour que porte Serna à son pays, et également sans naïveté. Juste le bon dosage de cynisme, comme la tequila dans un bon submarino…<br /> Une vraie tornade....Lisez-le les gens !
Répondre
F
Bonjour, <br /> <br /> A découvrir "Menaces d'amour", un nouveau polar dont une femme est l’héroïne sur : http://menacesdamour.centerblog.net<br /> <br /> A bientôt, <br /> <br /> François
Répondre

Rechercher