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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 00:00
Après La nuit de Saint-Germain-des-Prés et Le soleil naît derrière le Louvre, Moynot poursuit l'adaptation en bande dessinée des Nouveaux mystères de Paris de Léo Malet, toujours d'après les personnages de Tardi. 

Cette fois, Nestor Burma va arpenter le macadam du XVIIème arrondissement, côté chic : les immeubles cossus de l'avenue de Wagram et celle de la Grande-Armée, avec quelques échappées jusqu'à Neuilly et Levallois, sur l'île de la Jatte.


Se rendant chez Jeanne Désiris, une cliente qui lui avait fixé rendez-vous, Burma la retrouve morte. Le mari gît à ses côtés. A première vue, un drame conjugal : l'époux aura tué sa femme avant de se donner la mort.
On en reste là, le temps passe et l'eau coule sous les ponts parisiens, jusqu'à ce que quelques mois plus tard, le nom de Désiris revienne aux oreilles de Burma, dans le cadre d'une autre affaire : retrouver une jeune femme, qui profitant de sa ressemblance avec une actrice célèbre, a posé nue dans un journal à scandale. Une dénommée Yolande que Burma ne tarde pas à retrouver, juste avant qu'elle ne se fasse enlever ! Il s'avère qu'elle était la maîtresse de Charles Désiris. Ce dernier, ingénieur automobile, aurait mis au point une invention révolutionnaire, dont on n'a par ailleurs aucune trace. Mais dans quels draps s'était-il donc fourré, cet inventeur sans invention ?!


Frayant entre les rentières avares et desséchées des beaux quartiers, les "frangines" élevées au sirop de la rue et les actrices glamour, Burma va devoir démêler un sacré sac de noeuds, se coltiner quelques brutes et aussi le Quai des Orfèvres qui n'aime pas trop qu'on marche sur ses plates-bandes !


A partir de ses propres déambulations et repérages (ou certainement en s'appuyant sur des photographies d'époque quand les lieux ont par trop changé), Moynot reproduit fidèlement le Paris de la fin des années 50, que ce soit au niveau de l'architecture des bâtiments, des facades, des perspectives, jusqu'aux noms des boutiques ou des bistrots.
Un souci de précision qui nous plonge derechef dans ce "roman d'atmosphère" : Léo Malet et Burma, c'est d'abord une question d'ambiance.

Tout autant que le dessin, le scénario et les découpages sont impeccables (ce qui est loin d'être évident d'ailleurs, vu l'intrigue un tantinet alambiquée de Malet).


Après trois albums, Moynot a décidément l'air de se plaire dans cet exercice de style. Pourvu qu'il poursuive sur sa lancée et nous offre encore quelques déambulations dans ce Paris perdu, en compagnie de Burma.



L'envahissant cadavre de la plaine Monceau / Emmanuel Moynot, mise en couleurs L. Yérathel, d'après le roman de Léo Malet et les personnages de Tardi (Casterman, 2009)
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