"Après Le Silences des Agneaux, après Seven, après Saw, Un sur deux". Rien que ça...
La 4ème de couverture est un vrai catalogue de louanges, toutes plus dithyrambiques les unes que les autres. Presque agaçant à force... D'ailleurs, j'ai plutôt tendance à me méfier de ce type de bouquin, Celui que TouleMonde a Adoré, et qui vous le râbache bien.
Sauf qu'après avoir pioché quelques bonnes critiques ici et là, je me laisse tenter... Un bon thriller, me dis-je, peut-être pas très innovant mais efficace, comme on dit.
Et dans l'ensemble, le roman remplit plutôt bien son office, malgré quelques longueurs et un style parfois trop démonstratif, l'auteur nous tirant par le bras et pointant du doigt ce qu'il vient déjà de suggérer.
Des maladresses inhérentes à un premier roman, qui ne portent guère à conséquence pourvu qu'on puisse y trouver un peu de distraction, à travers une histoire pas franchement originale (un flic rejoint l'équipe du légendaire inspecteur John Mercer, tous ensemble ils vont traquer un dangereux psychopathe) mais "haletante" (comme on dit, encore une fois), où l'auteur joue avec nos nerfs jusqu'à la dernière ligne.
Mais voilà, si on se laisse porter plutôt volontiers par l'intrigue, le rebondissement final est parfaitement superflu, et gâche complètement le dénouement. C'est comme le maquillage, à force d'en rajouter, ça fait vulgaire...
Sans compter les quelques incohérences qui émaillent le récit, notamment ce chapitre entier - intitulé Charlie, environ à la moitié du récit -, un élément que vous retournez dans tous les sens sans pouvoir l'assembler à la mécanique de l'enquête ni même lui donner une quelconque signification !
Au final, Un sur deux est un thriller très moyen, où l'intensité dramatique s'ankylose au fil du récit et qui n'échappe pas aux poncifs du genre (le profiler empathique n'est pas sans rappeler certaines séries télévisées plutôt médiocres).
Une fois reconstitué, ce polar-puzzle ne laisse apparaitre qu'un motif plat, sans relief, académique comme une carte postale. Dommage, car l'imagination de l'auteur et la construction du récit (en forme de compte-à-rebours, ce qui crée une tension supplémentaire) sont des signes encourageants... Promesses tenues dans le... prochain roman ?
Un sur deux / Steve Mosby (trad. de l'anglais par Etienne Menanteau. Sonatine éditions, 2008)
Sonatine éditions est un nouveau venu dans le paysage éditorial. "Baptisée ainsi en hommage à la forme musicale douce de la sonate et aux films de yakuzas, Sonatine éditions a pour ambition de tenir ce paradoxe fondateur et de concilier à travers sa production éditoriale culture et contre-culture, courants continus et alternatifs." Leur catalogue - une majorité de traductions - s'oriente particulièrement vers le polar et le cinéma, à travers romans, beaux-livres, documents...